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Lebanese Maronite Cardinal Nasrallah Boutros Sfeir arrives at the Elysee Palace in Paris, before a meeting with former French President Nicolas Sarkozy. AFP

khazen.org offers its deepest condolences to the Maronite Church. Today is  a great loss for Lebanon, the Maronites around the world and the Catholic Church. Rest in Peace! 

by thenational.ae —Church bells rang across Lebanon on Sunday morning to pay tribute to one of the most influential religious figures in the past decades, former Maronite patriarch Nasrallah Boutros Sfeir, who died at dawn on Sunday just days before his 99th birthday. “The Maronite church has lost one of its most prominent patriarchs,” the Lebanese presidency tweeted. In a press release, Prime Minister Saad Hariri paid tribute to Mr Sfeir’s legacy, stressing that he had worked to bring the Lebanese together at “a difficult time in Lebanese history”. Foreign diplomats also spoke highly of Mr Sfeir. “I am sorry to hear of the passing of Patriarch Sfeir, an exceptional man of faith who advocated tolerance and peace”, British ambassador to Lebanon Chris Rampling tweeted. A statement by the Maronite church published in the early hours of Sunday said that he died at 3am and called for churches to ring their bells at 10am.

Born on May 15 1920 in Rayfoun, a village in Lebanon’s Kesrwan mountains, Mr Sfeir became the leader of the church in 1986 until he resigned in 2011 due to his declining health. He was considered a respected power broker during the 1975-1990 civil war. “In 1986, Mr Sfeir was the first religious dignitary to cross the demarcation line (between Muslim East Beirut and Christian West Beirut) to meet Sunni Mufti Hassan Khaled”, remembers ex-MP Fared Souaid. Mr Sfeir’s backing of the 1989 Taif agreement that brought the 15-year civil war to an end bolstered Christian support for the accord but reduced the powers of the presidency, a seat reserved for Lebanon’s Maronite Christians under the country’s confessional power-sharing. “He strived to break down walls between communities and became a symbol of national unity”, said Mr Souaid, a Maronite politician who was one of the founders of the Qornet Shehwan gathering which called for the withdrawal of Syrian troops from Lebanon in 2001. They left four years later, following the assassination of Prime Minister Rafic Hariri. The gathering was launched with the blessing of Mr Sfeir, who was strongly opposed to Syrian control over Lebanon.

During his time as patriarch, he boycotted several prestigious invitations to Syria, including the visit of Pope Jean-Paul II to Damascus in 2001. “His biggest struggle was to end the Syrian presence in Lebanon, which we all thought was impossible because of the divisions in Lebanon,” his biographer Antoine Saad told AFP. “But he worked on it steadily, objectively, meticulously and quietly,” he said. Mr Sfeir’s is also credited with having brokered the 2001 reconciliation between the Druze and the Christians. The two communities fought during the early 1980s in the mountainous region of Chouf in what became known as the “mountain war”. Druze leader Walid Joumblatt was one of the first to pay homage to Mr Sfeir on Twitter Sunday morning. “Farewell to the patriarch of independence, reconciliation, love and peace”, he wrote.

Mr Sfeir’s health condition had been followed closely by local media since he was hospitalised in a Beirut hospital two weeks ago for a lung congestion. As his health deteriorated earlier this week, the current Maronite patriarch, Bechara Boutros Al Rahi, cancelled a trip to Africa and a vigil prayer was organised by the predominantly Maronite party the Lebanese Forces in front of his hospital. Several prominent politicians such as Sunni Prime Minister Saad Hariri and foreign ambassadors including Saudi ambassador to Lebanon Walid Al Bukhari called him or visited him in person. Maronites represent the largest proportion of Lebanon’s Christian population, which comprises also several other denominations. They used to make up the most powerful single community prior to the civil war, but their influence has since waned as they have been outnumbered by Shiite Muslims in the multi-sectarian country.

Le cardinal Nasrallah Sfeir, homme de paix du Liban, est mort

by la-croix.com — Claire Lesegretain — Le 76e patriarche de l’Église maronite, connu pour son opposition farouche à la présence syrienne au Liban et pour son engagement en faveur de la réconciliation entre Druzes et chrétiens, est décédé dimanche 12 mai, trois jours avant de fêter ses 99 ans. « L’Église maronite orpheline, le Liban en deuil ». C’est en ces termes que le patriarche maronite Béchara Raï a annoncé dans un communiqué que son prédécesseur était décédé dimanche 12 mai, à l’aube, après plusieurs jours en soins intensifs. Dans un communiqué publié par le siège du Patriarcat maronite à Bkerké (à 25 km au nord de Beyrouth), Mgr Raï a appelé toutes les églises du Liban à sonner le glas dimanche à 10 heures et à prier pour l’âme du cardinal Sfeir lors des messes dominicales du 12 mai.

Avec la disparition du cardinal Nasrallah Sfeir, l’Église maronite et le Liban perdent, en effet, un personnage central de leur histoire. Né en 1920 à Reyfoun dans le Mont Liban, Nasrallah Sfeir a étudié au séminaire maronite de Ghazir et à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Ordonné prêtre en 1950, Mgr Sfeir enseigne la littérature et la philosophie dans un collège de religieuses à Jounieh, avant de devenir secrétaire du patriarche maronite d’alors, le cardinal Antoine Khoraiche. Nommé évêque auxiliaire maronite d’Antioche en 1961, il est élu patriarche d’Antioche et de tout l’Orient pour l’Église maronite en 1986, après la démission de son prédécesseur.

« La guerre des autres » Le Liban est alors en pleine guerre civile, notamment entre milices chrétiennes. Lors d’une visite en France, où il avait rencontré le président François Mitterrand et son premier ministre Jacques Chirac, Mgr Sfeir déclare que la guerre au Liban est « celle des autres ». Trois ans après, Mgr Sfeir réussit à rassembler les responsables chrétiens (à l’exception du général Michel Aoun, à l’époque premier ministre par intérim) autour de l’accord de Taëf qui mit fin à la guerre au Liban en 1989. En 1994, il est nommé cardinal par Jean-Paul II.

Ce ne fut pas le seul moment où le patriarche Sfeir, connu pour sa ténacité, sa sagesse et sa finesse diplomatique, sut prendre des positions courageuses pour préserver les intérêts de son pays. Lui que l’ancien président syrien Hafez Al Assad avait qualifié de « visionnaire » savait décliner toutes les invitations et intimidations visant à l’amener à se rendre en Syrie à laquelle il refusait de s’assujettir. En 2000, dans ce qu’il est convenu de nommer « l’appel de Bkerké », il s’attaque à la présence syrienne au Liban. Sous son patronage, est créé l’année suivante le Rassemblement de Kornet Chehwane formé de personnalités politiques chrétiennes, en vue de mettre un terme à près de trois décennies d’occupation syrienne au Liban. Le retrait syrien aura lieu officiellement en 2005, après l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafic Hariri.

De la contestation antisyrienne à la réconciliation druzo-chrétienne

C’est dans ce contexte que le cardinal Sfeir avait boycotté le voyage en Syrie (2001) de Jean-Paul II, accueilli par tous les dignitaires chrétiens d’Orient. Il avait fait de même en 2008, lors de l’invitation des autorités syriennes à inaugurer la tombe présumée de saint Maron, à Brad, au nord-est d’Alep (Syrie). Les Libanais détenus en Syrie lui tenaient également à cœur. Mgr Sfeir avait promis à leurs familles de ne pas abandonner leur cause, même si jusqu’à présent celles-ci attendent toujours des informations sur le sort de leurs proches.

Autre réussite de Mgr Sfeir : la réconciliation entre les deux communautés chrétienne et druze, scellée par sa tournée dans le Chouf, après des décennies d’animosité exacerbée par la guerre. Le cardinal n’a également pas hésité à se prononcer contre les armes du Hezbollah, exprimant à maintes reprises la nécessité de trouver une solution à l’arsenal du parti chiite afin de pouvoir bâtir un État libanais fort. Après avoir obtenu l’accord du pape en 2011 sur sa démission, le cardinal Sfeir s’était peu à peu effacé de la scène religieuse et politique libanaise. Sa dernière apparition publique datait du 20 avril : en compagnie de Mgr Béchara Raï, il avait reçu le chef de l’État, Michel Aoun, pour la messe de Pâques à Bkerké. Six jours plus tard, le patriarche émérite était admis à l’hôpital Hôtel-Dieu de Beyrouth pour une congestion pulmonaire.

Les hommages affluent Depuis l’annonce du décès du 76e patriarche de l’Église maronite, les hommages affluent. Le président de la République libanaise, Michel Aoun, affirme que le patriarche Sfeir a été « l’un des patriarches les plus importants du Liban, qui perd un homme qui a toujours défendu la souveraineté, l’indépendance du (pays) et la dignité de son peuple ». Le premier ministre, Saad Hariri, estime de son côté que « le patriarche Sfeir a écrit une page lumineuse de l’histoire du Liban ». Quant à l’ambassadeur de France au Liban, Bruno Foucher, il a tweeté : « Hommage à un homme de dialogue et de paix, farouche défenseur de l’indépendance et de la souveraineté du Liban ».