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Nadim Gemayel, député d'Achrafieh, le 14 septembre 2019 lors d'un discours à l'occasion du 37ème anniversaire de l'assassinat de son père, Bachir Gemayel. Photo fournie par les Kataëb

by lorientlejour.com — Le chef des Kataëb Samy Gemayel et le député d’Achrafieh Nadim Gemayel s’en sont violemment pris samedi au Hezbollah, à l’occasion du 37ème anniversaire de l’assassinat, le 14 septembre 1982, du fondateur des Forces libanaises Bachir Gemayel, élu à la présidence de la République 22 jours plus tôt. “Le Liban ne peut pas s’agenouiller devant le Hezbollah”, a lancé Nadim Gemayel, à l’occasion d’un discours auxquels ont assisté les principaux cadres du parti Kataëb, opposant déclaré au gouvernement. “Le temps est venu de nous unir face aux armes illégitimes et à la tentative d’une nouvelle occupation du Liban que l’on essaye d’imposer à la nation”, a-t-il ajouté. “Il y a un parti qui prend ses ordres à l’extérieur du Liban, et dont les objectifs non-libanais nous imposent des choix non-libanais, et l’État se débine, comme en 1975”, a estimé le député Kataëb du quartier d’Achrafieh, à Beyrouth, en référence au parti chiite. “La ligne nationale et souverainiste est fragmentée. Sans une union de nos efforts, nous ne serons pas pris au sérieux”, a ajouté Nadim Gemayel. “Il faut en finir avec cet État qui n’arrive pas tenir debout”, a-t-il conclu, appelant les responsables à “assumer leurs responsabilités avant qu’il ne soit trop tard”.

“Sièges en carton”

“Notre pays est gouverné depuis l’étranger, et notre État est lâche et soumis à cause des mauvais choix de responsables qui ont modifié le visage du Liban”, a aussitôt renchéri Samy Gemayel. “Si Bachir était encore vivant, aurait-il livré le pouvoir de décision de l’État ? Aurait-il été élu par ceux qui ne croient pas en la souveraineté du Liban et qui sont entrés dans la logique des quotes-parts, en échange de sièges en carton en abandonnant la cause ?”, s’est-il interrogé, en référence notamment au Courant patriotique libre, allié du Hezbollah et fondé par le président Michel Aoun. et aux Forces libanaises. Il s’est ensuite symboliquement adressé à Bachir Gemayel. “Nous suivons ton exemple. Tu nous as appris à dire la vérité aussi difficile soit-elle, et aujourd’hui, le Liban a plus que jamais besoin que la vérité soit dite”, a lancé le chef des Kataëb. “Toutes les fautes qui ont été commises par le passé et contre lesquelles tu nous as mis en garde se reproduisent aujourd’hui (…) L’absence de l’État et la reddition face aux armes qui ont détruit notre pays et notre peuple sont encore là et ouvrent la voie aux armes illégitimes qui se déploieront sur l’ensemble du territoire”, a encore dit Samy Gemayel.