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by Patricia KHODER, Cheikh Walid el Khazen, avocat et chevalier de l
 Mais Walid el-Khazen n’a pas eu le temps de faire ses remarques. À peine a-t-il voulu s’adresser à ces jeunes gens qu’ils se sont acharnés sur lui, sous le regard de deux individus en charge de la sécurité du parking. Ces derniers n’ont pas appelé la police. Ils ont uniquement tenté de calmer la situation en s’adressant aux agresseurs.
« L’un deux interpellait l’un de mes agresseurs par son nom, lui disant de se calmer, mais en vain », indique le chevalier de l’Ordre de Malte qui se souvient de chaque détail de l’agression. Souffrant de trois fractures à la jambe gauche (deux au tibia et un au péroné) et légèrement atteint au bras gauche de deux coups de couteau, M. Khazen se dit « révolté ». Il n’est pas le seul à se demander si les cinq jeunes gens qui l’ont agressé étaient parfaitement conscients et pourquoi les personnes chargées de la sécurité du parking ne sont pas intervenues pour le protéger.
Walid el-Khazen, âgé de soixante ans, a été agressé avec un grand couteau sans manche, a reçu un coup de poing au visage, a trébuché à cause d’un croc-en-jambe et a reçu des coups de pied alors qu’il était à terre. Il a essayé de se défendre, tentant d’appeler au téléphone son fils Chafic, d’esquiver la lame du couteau et de donner – une fois à terre – des coups de pied à ses agresseurs. Quand ces derniers se sont sauvés, la personne en charge de la sécurité du parking a appelé la Croix-Rouge.
Dans son rapport, le médecin légiste a recommandé à M. Khazen trois mois de convalescence et estimé que sa situation nécessite six semaines d’incapacité.
M. Khazen tient à remercier tous ses amis et toutes ses connaissances qui sont accourus à son chevet ou qui se sont enquis de son état au téléphone. Il veut aussi rendre hommage aux médias et aux forces de l’ordre qui sont vite intervenues, la police recueillant sa déposition dimanche, aux premières heures de l’aube, et arrêtant quelques heures plus tard trois personnes qui seraient d’origine kurde.
La Direction générale des FSI a indiqué que les gendarmes ont arrêté trois individus ayant des nationalités sous étude, âgés de 18, 17 et 15 ans. Selon les premiers éléments de l’enquête, deux d’entre eux sont déjà recherchés pour coups, blessures et tentatives de meurtre. L’enquête se poursuit. À ce sujet, M. Khazen se dit disposé à abandonner toute poursuite contre ces mineurs à condition qu’ils dévoilent l’identité de leur « caïd ».
Par ailleurs, le chef de l’État, Émile Lahoud, a stigmatisé l’agression. Le président du Conseil général maronite, Wadih el-Khazen, a, de son côté, publié un communiqué dénonçant l’agression et appelant les autorités à agir. Il ne serait pas inutile à ce propos d’assurer dans ce secteur une sécurité, certes discrète mais efficace.

Patricia KHODER