Cheikh Hanna El Khazen was a famous doctor, born in 1877 that has spent his life improving Lebanese medical connections around the world, hold various top medical and mportant positions in the Lebanese government. He was the second person receiving a medical doctorate from the French Medical Faculty in Beirut. He has has helped and treated the poor at his own expenses. He was very highly regarded in Lebanon and throughout the world. Please click read more to read a unique article that was posted in the magazine "7 Jours de Beyrouth" on the 10th October of 1958.
Cheikh Hanna EL Khazen*
Cheikh Hanna EL Khazen n’est plus. L’imminent médecin vient de s’éteindre
sans souffrances après une brève maladie, à l’Hôpital Libanais de Beyrouth
ou il se trouvait en traitement. Son épouse et son fils Philippe se
trouvaient à son chevet. Jusqu’à la dernière minute, le praticien avait
conservé toute sa lucidité
La disparition de cheikh Hanna a été vivement ressentie dans les milieux
médicaux libanais ou il comptait de nombreux émules et amis. Aussi, en dépit
des événements tragiques que connaît le Liban, une foule dense, venue des
coins les plus reculés du pays, assistait aux obsèques qui ont eu lieu Ã
Ghosta, village natal du défunt. Suprême hommage que rendaient
d’innombrables amis a l’homme de science autant qu’Ã l’homme de bien.
Car Cheikh Hanna laisse le souvenir d’un être exceptionnel par ses qualités
de cœur, son désintéressement, son dévouement, et sa bonté. Une bonté
infinie qui en avait fait l’ami des pauvres, la providence des infortunés.
Sa popularité n’avait d’égale que sa science. Une science étonnante pour
l’époque et dont la renommée, courant de colline en colline avait gagné les
bourgade les plus eloignees. Son nom était devenu familier à Zghorta autant
qu’à Rachaya a Ghosta qu’a Baalbeck Ceci obligeait le médecin a de constants
déplacement qu’il effectuait a cheval, car il était un cavalier émérite. Que
de fois ne lui arrivait-il pas, au terme d’une expédition pénible, de
découvrir que son client était un pauvre hère malade et démuni. Qu’importe,
il le soignait, le réconfortait, livrait les remèdes et repartait délesté au
surplus de quelques pièces d’argent. Ses amis l’avait surnomme le ‘médecin
des pauvres’. Il était le premier a en rire mais des qu’il se trouvait
devant la souffrance, il était sans force.
Rien apparemment ne le destinait a cette carrière. A Ghosta, ou Hanna est ne
en 1877. Les Khazen considéraient l’exercice de la médecine comme une
déchéance pour un cheikh et, de surcroît ne pouvait sensément nourrir son
homme. Le jeune homme dut prendre la fuite de Ghosta pour commencer ses
études à la ‘Faculté Française de médecine a Beyrouth’. Il y fit
connaissance d’un jeune homme passionné de sciences et Cheikh également:
Youssef Gemayel. Il fallait payer les frais de scolarité. Hanna El khazen ne
possédait pas une piastre. Il recourut aux grands moyens: Il se rendit a
Bauchrié chez le fermier de ses parents. Le dialogue fut bref: "Versez moi
immédiatement l’allocation prévue dans le contrat de fermage, sinon…"L’homme
s’exécuta. Et lorsque, alertés quelques jours plus tard par des ‘âmes
charitables", les parents du jeune Hanna se présentèrent chez le RP Cattin,
chancelier de la FFM, c’était trop tard: Hanna était dûment inscrit et la
scolarité payée. Les parents se laissèrent convaincre. Pourquoi perdrait-on
le bénéfice d’une scolarité déjà payée?
En Juin 1902, Hanna El Khazen reçoit solennellement son diplôme de docteur
en médecine. C’est le second qu’ai délivré la FFM. Un seul libanais l’avait
devance, Spiridon Abourousse.
La voie de Cheikh Hanna est toute tracée. Il exerça son métier chez lui Ã
Ghosta ou il installe sa clinique. Mais il est le plus souvent dehors
courant au chevet des malades, qu’assis derrière son bureau. Il est médecin
de tous les libanais. La science le passionne et il dévore tous les ouvrages
qui lui tombent sous les yeux. Son diagnostic est d’une sûreté qui confond
ses collègues. Il n’hésite pas dans les consultations médicales à les
rabrouer, a les remettre a leurs places et a leur prouver…qu’il a toujours
raison. C’en est démoralisant. Mais il est si bon, si humain que personne ne
lui tient rigueur.
En 1914, il est placé à la tête du service de santé du Mont Liban. C’est Ã
ce poste qu’il combat la terrible épidémie de typhus qui se déclare en
pleine guerre. Il contracte le mal et en réchappe. Sa réputation s’est
encore affirmée. Il veut faire davantage. Il décide de s’installer a
Beyrouth ou il est nommé chef de clinique a la Faculté Française de Médecine
et assistant du Dr. De Brun. De nombreux jeunes médecins, qui deviendront
par la suite des médecins réputés, suivent son enseignement a la clinique de
l’Hôpital St Georges (l’Hôtel Dieu de France n’est pas encore construit). Le
bouillant Cheikh caresse le secret espoir d’avoir son propre hôpital. Cet
espoir, il le réalisera en 1927 quand, avec le concours du RP Joseph, il
posera la première pierre du futur ‘Hôpital Libanais’. La construction de
cet établissement constituera une des principales œuvres de sa vie. En tout
cas celle a laquelle il paraissait le plus tenir.
Il ignore le cinéma, suit l’actualité médicale, étend ses connaissances,
multiplie les contacts avec l’étranger. C’est un partisan fidèle de la
médecine. Et quand il fêtera son jubilé avant de prendre sa retraite, il
aura la conviction d’avoir bien rempli sa vie. Il consacrera son temps a la
méditation, a la prière. C’est en paix avec soi, l’esprit serein et sans
appréhension qu’il attend la mort. La mort qu’il avait si souvent défiée,
vaincue et qu’il accepte enfin, l’esprit libéré et détendu, ayant rempli ses
devoirs envers Dieu et envers les hommes.
*Article paru dans le magazine ‘7 Jours de Beyrouth’ le 10 Octobre 1958