L’évolution : mythe ou réalité ?
Introduction
Nous allons commencer cette étude par l’observation d’un petit animal, l’abeille, dont vos connaissez sans doute à peu près l’étonnante organisation de sa ruche… Mais connaissez-vous toutes les surprenantes particularités de toute abeille… ? (La Genèse au risque de la science, pp. 46-47)
Avouez qu’il y a de quoi être émerveillé par ce petit  insecte qui pèse moins d’un gramme qui est équipé de dispositifs  parfaitement adaptés à des besoins très divers !
D’ailleurs, ce que vous venez de découvrir chez une simple abeille, vous  pourriez le découvrir avec une diversité infinie de trouvailles chez  d’innombrables animaux, qui ont des particularités uniques en leur genre  et qui leur permettent de faire face à des situations et des besoins  spécifiques ; le cas de la chauve-souris et de son sonar (utilisant la  réflexion des ultrasons) ou celui du chameau et de ses sabots  tout-terrain méritent le retour… Et je ne parle pas d’où vient la  coordination qui existe entre tous les animaux et végétaux d’un même  site (chaîne alimentaire…) ; tout cela est parfaitement agencé. La  question qui vient à l’esprit est : comment toutes ces adaptations  admirables ont-elles été inventées et mises en places ? Ou plutôt par  qui ?
Pendant des dizaines de siècles, la plupart des hommes ont répondu :  c’est un Etre transcendant (d’un ordre supérieur) à notre monde visible,  qu’on appelle Dieu, qui les a créés tels quels. On ne peut pas  observer, par exemple, la petite épine sur l’une des pattes antérieures  de l’abeille, épine dont elle se sert pour extraire le pollen du sac  disposé sur une autre patte, sans se dire : un être intelligent a bien  dû penser tout cela !
Et pourtant, depuis plusieurs décennies, une réponse très différente est  proposée : en résumant, tous les êtres vivants actuels seraient apparus  progressivement au long de centaines de millions d’années, depuis un  premier organisme très simple, unicellulaire, selon un processus de  transformation des uns à partir des autres, en passant par des  organismes de plus en plus complexes, jusqu’à l’homo sapiens sapiens (ou  homme de Cro-Magnon, semblable à l’homme actuel) descendant d’un  primate supérieur. Aujourd’hui, les scientifiques ont érigé l’hypothèse  de l’évolutionnisme – appelé aussi transformisme – en dogme énoncé dans  les manuels scolaires, les livres, les magazines, les reportages  télévisés, les conférences, les expositions, et même les livres de la  plupart des théologiens et ecclésiastiques, qui pensent concilier foi et  évolution matérialiste (puisque l’homme viendrait de la matière).
Mais en réalité, beaucoup de savants n’y croient que par horreur du vide, dans l’incapacité où l’on se trouve à trouver une autre théorie. Un ancien directeur du Muséum d’histoire naturelle, Lemoine, notait déjà , il y a plus de soixante ans : « L’évolution est une sorte de dogme auquel ses prêtres ne croient plus mais qu’ils maintiennent pour le peuple. » En fait, écrivait le professeur Delage : « Je suis absolument convaincu qu’on est ou qu’on n’est pas transformiste, non pour des raisons tirées de l’histoire naturelle, mais en raison de ses opinions philosophiques. » Et il écrivait cela en 1903 ! S’il vivait encore, il pourrait ajouter que l’histoire naturelle ne s’est pas montrée, depuis, favorable à l’explication évolutionniste (par exemple, par les découvertes en génétique, en biologie moléculaire… qui contredisent l’évolutionnisme, comme nous le verrons plus loin).
I. La théorie évolutionniste
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’évolutionnisme n’est pas une hypothèse scientifique . Pour qu’une hypothèse puisse être dite scientifique, il faut que les faits qu’elle revendique soient observables, contrôlables et en principe reproductibles en laboratoire selon des méthodes rigoureuses. Or la plupart des faits invoqués par l’évolutionnisme appartiennent au passé et échappent donc aux examens de la Science. D’ailleurs, aucun fait d’évolution (un être vivant gagnant un nouvel organe…) n’a jamais pu être constaté directement. Toutes les expériences faites pour ce résultat ont échoué (nous parlons toujours de la « macroévolution », d’une espèce à l’autre).
1) Brève histoire de l’évolutionnisme
 L’évolutionnisme apparaît donc plutôt comme une théorie « métaphysique  », c’est-à-dire qui dépasse les possibilités de la Science et rejoint la  philosophie. C’est ainsi qu’on en retrouve les prémices dans  l’Antiquité chez les penseurs de tendance matérialiste, comme Thalès,  Héraclite, Empédocle, Epicure…
L’évolutionnisme réapparaît après le Moyen Age chrétien, dans  l’irréligion du « siècle des Lumières », avec notamment Buffon qui  pensait qu’en battant un animal on dotait sa descendance d’une carapace ;  puis au XIXe Geoffroy Saint-Hilaire, et Lamarck, qui fonde l’évolution  sur une tendance innée de l’animal à se perfectionner pour faire face à  des conditions nouvelles ; par exemple, des générations de girafes  auraient peu à peu allongé le cou pour brouter dans les arbres… Ainsi la  formule « la fonction crée l’organe » est typiquement lamarckienne.
Enfin paraît Charles Darwin, avec son fameux livre De l’origine des  espèces, daté de 1859, qui fonde l’évolution sur le principe de  sélection naturelle selon lesquels, seuls les individus les mieux  adaptés à leur environnement survivent, se reproduisent et assurent la  transmission des caractéristiques de leur espèce. Les autres, moins  favorisés, finissent par disparaître. C’est déjà vers 1880, que  l’évolution est acceptée par l’ensemble des biologistes. C’est encore le  cas aujourd’hui.
Toutefois, la découverte de l’ADN (rappel de cette notion si besoin) en  1953 a ajouté à ce principe de sélection celui des mutations qui  frappent les gènes au hasard, engendrant des modifications sur la  descendance. On appelle ce principe « mutation-sélection » (exemple de  la girafe) le néo-darwinisme.
2) Principaux arguments évolutionnistes
Tout part de cette observation : les ressemblances  entre certaines espèces animales suggèrent la parenté, donc une  filiation, et donc une évolution à partir d’une souche commune.
L’anatomie comparée fournit un premier argument : en effet, on  s’aperçoit que la plupart des animaux sont constitués sur un même plan  d’organisation, avec des axes communs : axe dorso-ventral,  antéropostérieur, droite-gauche, et des organes homologues, qui dans de  la majorité des espèces présentant le même plan d’organisation. Par  exemple, dans la main de l’homme, la patte du cheval et l’aile de la  chauve-souris, qui ont des fonctions différentes, on reconnaît les mêmes  connexions avec le corps et les mêmes os plus ou moins modifiés.
Un autre argument est tiré de l’embryologie ; l’embryon humain semble  passer au cours de son développement par les divers stades de  l’évolution : d’abord unicellulaire, il ressemble ensuite aux  invertébrés, puis aux poissons dans le liquide amniotique, etc. C’est  ainsi que le cÅ“ur du fÅ“tus humain, à l’origine un simple tube, comporte  ensuite deux cavités comme les reptiles, trois comme les amphibiens,  avant d’en compter quatre comme les mammifères. En réalité, il n’y a là  que des ressemblances superficielles s’expliquant par la formation  progressive des organes, tout simplement ! Un embryon humain, dès la  première cellule, possède tout le capital génétique de l’homme.
La biogéographie (qui étudie la vie sur la terre) fournit également des  arguments. Par exemple, les marsupiaux (ces mammifères, comme le  kangourou, qui portent leurs fÅ“tus dans une poche extérieure) apparurent  quand l’Australie, dit-on, était unie à l’Amérique ; or les marsupiaux  vivant actuellement dans ces deux continents présentent des différences  qui montreraient qu’ils ont évolué séparément après l’isolement de  l’Australie, à cause de la différence de milieu. Toutefois, cet argument  ne plaide qu’en faveur d’une évolution limitée : les formes se  modifient à l’intérieur des espèces sans changement de types ni  apparition d’organes nouveaux. Nous verrons plus loin que cette  microévolution ne prouve nullement l’évolutionnisme.
La paléontologie (étude des fossiles laissés dans les sédiments par les  êtres ayant vécu aux époques géologiques) apporte de nombreux arguments :  la faune et la flore se modifient à chaque ère géologique et il y a  globalement un développement progressif des espèces vivantes par  l’apparition de nouveaux groupes de plus en plus complexes. Toutefois,  on ne peut pas dire qu’il y ait des progrès à l’intérieur de ces groupes  qui, souvent, régressent ou disparaissent (exemple : dinosaures).
La comparaison des êtres vivants en permet le classement en divisions de  plus en plus fines (classes, ordres, familles, genres, espèces,  variétés, races…) et c’est ainsi qu’on a construit un arbre généalogique  des êtres vivants, en partant des espèces actuelles jusqu’à un premier  être unicellulaire et en passant par les quelques fossiles ; mais en  fait il manque la plupart des espèces intermédiaires.
Enfin la biochimie (qui traite de la chimie des molécules des êtres  vivants) a permis aux évolutionnistes de dire que si l’ADN  s’enrichissait, au fur et à mesure que les organismes devenaient plus  complexes et qu’apparaissaient des fonctions nouvelles, c’était parce  que les animaux descendaient d’un ancêtre commun. Ainsi en l’homme se  retrouveraient des éléments des gènes des divers êtres vivants qui ont  précédé son apparition…
III. Faiblesses de la théorie
Nous allons voir l’évolution étape par étape : d’abord le moteur de l’évolution, puis l’origine de la vie, celle des espèces, l’apparition des espèces, le mécanisme de l’évolution et enfin la lignée humaine.
1) Le moteur de l’évolution
Sans doute quitterons-nous le domaine de la Science  pure pour examiner la question, mais c’est inévitable et les  évolutionnistes n’agissent pas autrement : nous l’avons dit, leur  hypothèse est d’abord métaphysique.
Pour les matérialistes, l’évolution est guidée par le hasard, d’une  matière éternelle (= sans commencement ni fin). Or, si la matière a  toujours existé, c’est qu’elle est ce qu’elle est, qu’elle se tire  elle-même du néant, qu’elle possède finalement des attributs divins. Le  matérialisme se résout ainsi, non en un athéisme, mais en un panthéisme  (= Dieu est l’univers). D’ailleurs, il est prouvé que la matière n’est  pas éternelle, puisqu’on voit que les étoiles vieillissent et  disparaissent, et que le Soleil explosera dans quelques milliards  d’années maximum.
Cependant, quel que soit le moteur de l’évolution, l’appellerait-on même  hasard, il faut bien constater que l’évolution réalise un plan cohérent  avec l’apparition successive du cadre de vie, des premiers êtres  vivants, des espèces de plus en plus perfectionnées, de l’homme enfin.  L’univers forme un ensemble parfaitement ordonné et harmonieux. Cela ne  peut résulter que d’un plan conçu par une intelligence créatrice ! Ou  alors, si l’on croit que c’est seulement le hasard qui mène l’évolution,  c’est-à-dire une suite d’événements totalement aléatoires, que  pourrait-il en résulter, sinon un chaos ?
On pourra répondre à cela que la sélection naturelle explique  suffisamment la conservation d’un avantage acquis par hasard. Mais l’on  voit dans bien des cas que, à en croire les évolutionnistes, un tel  avantage n’apparaît que progressivement et qu’il se trouve précédé par  des étapes ou l’avantage futur n’apporte, avant d’être effectif, que des  inconvénients que la sélection aurait dû éliminer. Est-ce que cela  existe, un hasard qui puisse prévoir, anticiper, préparer ? Les savants  introduisent donc, de manière souvent implicite, un élément d’allure  métaphysique, qu’on appelle « force évolutive », ou « élan vital » pour  Bergson, « téléfinalité » pour Lecomte de Nouy, « déterministe  téléologique » pour Cuénot, bref une impulsion étrangère mystérieuse…
Mais on peut dire que toutes les combinaisons possibles ont eu le temps  de se produire… En fait, on a calculé que pour réaliser tous les états  possibles d’un gène d’importance moyenne (soit mille paires de  nucléotides), il fallait 10500 années… Ce qui est beaucoup trop long !  D’ailleurs, même si la matière était éternelle, il resterait bien des  traces des essais infructueux, et l’on verrait apparaître les traces de  nouveaux essais… A moins que les essais soient terminés, ce qui  prouverait que la matière n’est pas éternelle, soit que l’évolution suit  un plan qui dicte des étapes que le hasard ne peut inventer. Bref, il y  a eu une chance sur une infinité pour que l’univers soit tel qu’il est,  tellement bien organisé (souvenez-vous de l’abeille !), si bien que dès  que quelque chose est changé (exemple : on enlève un élément de la  chaîne alimentaire) tout est « détraqué »… et comme par hasard ce serait  sur cette chance qu’on serait tombé… !
Si l’on admet que la création s’effectue sous la forme d’une évolution  lancée par un acte initial, il faut bien que tout son programme soit  inscrit dans la matière de façon à pouvoir déclencher successivement les  opérations évolutives ; ainsi, l’ADN des premiers êtres unicellulaires  aurait dû contenir le code des millions d’espèces plus ou moins  complexes à venir ! En réalité, les êtres unicellulaires actuellement  existants possèdent mille fois moins de nucléotides, donc  d’informations, que n’en reçoit l’homme dans le sien… Ils ne pourraient  donc pas donner naissance par évolution à des millions d’espèces  comprenant celles de l’homme !
En résumé, la thèse évolutionniste se trouve contrainte à faire  intervenir des facteurs surnaturels relevant soit du panthéisme, soit du  créationniste. Elle ne sort pas pour autant d’un réseau de  contradictions et d’impossibilités qui suffisent à démontrer son  invraisemblance…
2) L’origine de la vie
Le point de départ de l’évolution serait l’émergence de la vie dans la matière inanimée (= sans vie ni mouvement).
Mais d’abord qu’est-ce que la vie ? Comme il n’en existe pas de claire  définition, on se contente de la présenter comme l’exercice des  fonctions de l’être vivant. Qu’est-ce que l’être vivant ? En résumant,  c’est ensemble matériel organisé qui, par d’échanges avec le milieu  ambiant, se nourrit pour renouveler sa substance, s’adapte dans  certaines limites aux variations du milieu, et façonne des êtres  semblables à lui-même. Les seuls points communs que l’on puisse trouver  entre la matière vivante et la matière inanimée, ce sont les éléments  chimiques qui composent leurs molécules, mais il n’y là rien d’étonnant  puisque les êtres vivants puisent leur substance dans la matière  inanimée (exemple : un homme qui mange du sel).
Comment la vie aurait-elle donc pu naître de la matière brute ? La  Science ne montre absolument aucune tendance en ce sens. Pour débloquer  la situation, les évolutionnistes imaginent un scénario au cours  desquels la rencontre accidentelle de certaines substances se trouvant  par hasard dans les proportions requises… a donné, par des réactions  chimiques fortuites, de premiers organismes très simples mais vivants.  Mais cet enchaînement de chances, nous dit Rosnay – un grand  scientifique -, est si peu probable qu’il n’aurait pu se réaliser qu’une  seule fois en quelques milliards d’années… En fait, l’incapacité de  notre intelligence à concevoir de grands nombres nous fait presque  considérer quelques milliards d’années comme équivalents à l’éternité ;  en réalité, ces temps sont ridiculement trop brefs pour donner un  semblant de vraisemblance à la moindre hypothèse évolutionniste. Dans le  cas présent, il ne faudrait pas parler de très faible probabilité, mais  bien de rigoureuse impossibilité.
Les premières molécules se seraient regroupées au fond des océans,  formant ainsi la soupe primitive appelée aussi boue primordiale ; les  molécules se combineraient en macromolécules (très grandes molécules)  sous l’action nécessaire de catalyseurs minéraux (= substance qui  entraîne une réaction chimique) supposés mais inconnus. Mais ensuite,  comment pourraient-elles constituer elles-mêmes des êtres vivants ?  Suffit-il de pièces détachées dans une caisse pour avoir un moteur ? Les  évolutionnistes franchissent une fois de plus la frontière du  métaphysique en imaginant que les macromolécules ont acquis (où ?  comment ?) la capacité de grandir, de se multiplier, de réagir les unes  sur les autres.
Et ensuite, suffit-il de monter un moteur pour qu’il commence à tourner ?  La vie ne résulte pas d’un simple assemblage de molécules.
D’ailleurs, les premières cellules primitives qu’on a reconstituées  expérimentalement et appelées protobiontes ne ressemblent que de très  loin à la plus modeste cellule vivante, qui est en fait un organisme  très complexe fonctionnant selon des modalités précises qui excluent la  possibilité d’évolution à partir de stades inférieurs : sans quoi la  cellule de fonctionnerait pas ! Le noyau contient l’ADN qui est composé  de milliers d’anneaux rangés dans un ordre rigoureux ; la moindre  inversion d’anneaux détraquerait le mécanisme. Comment le hasard, à  supposer qu’il ait pu enfiler tant d’anneaux, aurait-il pu trouver le  bon ordre ?
Le problème se complique du fait de la dissymétrie des molécules  organiques (= des organismes vivants), découverte par Pasteur. En effet,  ces molécules dévient la lumière polarisée soit à gauche (elles sont  sénestrogyres), soit à droite (dextrogyres). Or, les molécules produites  dans les synthèses de l’atmosphère et de la soupe primitives, obtenues  par expériences, ne dévient d’aucun côté et sont symétriques (ou encore  racémiques). Lecomte de Nouy, grand biologiste, a calculé que, pour que  le hasard ait eu le temps de former une seule macromolécule  dissymétrique, il lui aurait fallu 10243 milliards d’années, alors que  la terre n’est âgée que de 59 milliards d’années… Qu’est-ce que serait  alors le temps pour monter une cellule entière, un être vivant…
On peut donc se poser la question quant à l’impossibilité de l’évolutionnisme.  
3) L’origine des espèces
Si l’on veut maintenir la fiction de l’émergence  progressive de la première cellule vivante ou celle de son soudain  surgissement, il faut admettre que cette cellule était unique ; il  s’agit du monogénisme qui s’oppose au polygénisme, selon lequel les  mêmes modifications se produisent dans des cellules différentes. En  effet, s’il y avait plusieurs origines, il y aurait plusieurs systèmes ;  car il n’existe quasiment aucune probabilité  pour que les mêmes  modifications se soient réduites très exactement en deux ou, plus  improbable encore, plusieurs exemplaires. Le monogénisme s’explique donc  scientifiquement.
Revenons à notre unicellulaire qui se serait reproduite et diversifiée  en deux lignées : les protophytes, d’où serait venu le règne végétal, et  les protozoaires, ancêtres supposés du règne animal. Ici apparaît une  première difficulté : nous savons que les animaux dépendent des végétaux  pour leur alimentation ; donc les ancêtres des végétaux ne pourraient  apparaître qu’avant ceux des animaux, sinon ceux-ci ne pourraient se  nourrir. Cependant, les protophytes fabriquent eux-mêmes leur matière  organique (leur « corps ») à partir des minéraux et de certains pigments  comme la chlorophylle. Ils se « construisent eux-mêmes », et présentent  donc un avantage par rapport aux animaux ! S’ils sont apparus avant, il  ne s’agit pas d’une évolution puisque les animaux n’ont pas cet  avantage, mais d’une régression. Selon le principe de sélection  naturelle, l’avantage des protophytes aurait donc provoqué la  disparition par compétition des protozoaires !
D’ailleurs, si les êtres unicellulaires ont donné naissance à tous les  êtres pluricellulaires, pourquoi subsiste-t-il de nos jours, sans  changement, tant de ces êtres unicellulaires ? Pourquoi n’ont-ils pas  évolué eux aussi ?
Des protozoaires seraient sortis les animaux pluricellulaires ou  métazoaires. Mais en fait, une juxtaposition de protozoaires ne forme  pas un métazoaire… Celui-ci comporte un certain nombre de cellules  constituant des organes distincts affectés aux différentes fonctions :  mais il ne constituent qu’un seul individu ! En effet, il y a une énorme  séparation entre les unicellulaires et les pluricellulaires ; il  faudrait une si importante mutation sur l’ADN qu’elle en devient tout à  fait impossible. En particulier, il faudrait qu’un être unicellulaire,  sans sexe, produise un être pluricellulaire donnant des gamètes ne  comportant que la moitié des chromosomes, et un autre individu dont les  gamètes seraient exactement complémentaires à l’autre sexe ! C’est assez  invraisemblable. Le phénomène de l’origine des espèces paraît donc à  peu près impossible.
4) L’apparition des espèces ou ce que nous apprend la paléontologie
D’abord quelques remarques préalables : comme peu  d’espèces se sont fossilisées et qu’on a découvert qu’une faible partie  de ces fossiles, le plus ancien et le plus récent fossiles d’une espèce  ne donnent en aucun cas les dates d’apparition et de disparition de  cette espèce. Bien des espèces ont pu vivre longtemps de manière  discrète avant que des conditions favorables, un changement de climat ou  la disparition d’un concurrent ou d’un prédateur, ne favorisent chez  elles une explosion démographique attestée par les fossiles. Bien  d’autres ont pu survivre à leur dernier fossile. On a ainsi retrouvé,  bien vivants au XXe siècle, quelques animaux que l’on croyait éteints  depuis longtemps : tels un crustacé, la neoglyphea, ou le fameux  coelacanthe, tous deux portés disparus depuis 60 ou 70 millions  d’années… et bien d’autres encore. Ces faits, sans remettre en cause les  modifications de l’aspect global de la faune et de la flore au cours  des ères géologiques, ne vont pas dans le sens de l’évolutionnisme ; en  tout cas, on voit que la chronologie des espèces se révèle très  incertaine.
  Au début de l’ère primaire, au Cambrien, apparaît un grand nombre de  fossiles, qui appartiennent tous à des espèces marines. On en a conclu  que la vie, sortie des océans, n’est apparue que beaucoup plus tard sur  la terre ferme. Or, la terre ferme subit l’action destructrice de  l’érosion alors que les fonds marins bénéficient de l’action  conservatrice de la sédimentation. Et d’ailleurs, il fallait bien que la  terre existât puisqu’elle a fourni les matériaux de la sédimentation.
Avant le Cambrien, on n’a retrouvé aucun fossile (des couches  précambriennes sont vierges), alors qu’au Cambrien (il y a 550 millions  d’années) on rencontre les fossiles de 500 espèces animales appartenant à  sept embranchements différents. Il y a là aussi bien des crustacés et  des éponges que des vers, des oursins ou des méduses, tous aussi  différenciés que de nos jours. Et l’on n’a retrouvé aucun ancêtre et  aucune espèce intermédiaire, alors qu’ils sont censés descendre d’un  ancêtre commun…
Toutefois, il est indéniable que les grandes catégories animales et  végétales sont très anciennement présentes sur la Terre ; ces  catégories, d’après ce qu’on en sait, apparaissent de manière  échelonnée, de sorte que les plus perfectionnées ou les plus complexes  seraient aussi les plus récentes.
Prenons un exemple à l’intérieur d’une grande catégorie de végétaux, les  thallophytes (algues, bactéries). Dès que l’on possède des fossiles  terrestres, au Silurien, on compte une espèce, les psilophytes, qui  disparaîtront rapidement après une grande extension, et aussi des  lycopodes et des prêles. Les fougères et les conifères s’y ajouteront,  et également les mousses (bryophytes) bien que de morphologie beaucoup  plus « primitive ». C’est pendant l’ère secondaire que l’on voit  apparaître, ou, au moins, se développer, les plantes et arbres à fleurs.
Certes, on remarque l’apparition échelonnée dans le temps des fossiles  d’espèces de plus en plus perfectionnées. Toutefois, on ne doit pas  confondre date du premier fossile et date de naissance de la plante :  l’actuelle isoète paraît bien la fille de la sigillaria ; or leurs  fossiles réciproquement les plus proches sont distants de 100 millions  d’années. En outre, bien des plantes dites primitives survivent à côté  de leurs prétendues descendantes : les bactéries, mousses, fougères et  conifères subsistent à côté de leurs prétendus descendants : la prêle,  le pied-de-loup ou le ginkgo biloba ! Pourquoi n’ont-ils pas évolué  comme eux ? Enfin, on ne trouve aucune forme intermédiaire qui puisse  prouver le passage par évolution des plus anciens aux plus récents. Et  l’on peut dire cela pour la plupart des espèces.
Plus tard, la terre cependant connaît des explosions démographiques ; la  plus spectaculaire concerne les reptiles de l’ère secondaire, il y a  environ 225 millions d’années, dont les fameux dinosaures qui peuvent  dépasser 20 m de long alors que le volume de leur cerveau n’atteint pas  celui d’un Å“uf de poule ! Quelques millions d’années plus tard, ils  disparaissent, laissant des espèces plus modestes (tortues, crocodiles,  serpents…). Ces apparitions et ces disparitions sont dues à des  modifications climatiques et géographiques, et en même temps à la  régression ou l’augmentation, dues à ces mêmes modifications, d’espèces  concurrentes ou prédatrices.
Apparitions d’espèces gigantesques, souvent monstrueuses (ex :  libellules de 75 cm d’envergure…), multiplications des types ou des  formes, voilà enfin, nous dira-t-on, des preuves d’évolution. On nous  montrera aussi, entre autres nombreux exemples, la fameuse série  évolutive des paludines de Slavonie ; il s’agit de mollusques d’eau  douce dont les coquilles se sont sculptées et couvertes de reliefs, à  mesure que les générations se sont succédées. Ou encore la généalogie du  cheval qui montre comment un petit mammifère herbivore est devenu, en  50 millions d’années, un grand mammifère herbivore. On est loin de  l’évolution du protozoaire qui donnera le jour au papillon comme au  rhinocéros. Il existe donc une évolution, mais pas de celle dont nous  parle l’évolutionnisme : il s’agit d’une microévolution, c’est-à-dire  d’une évolution au sein de l’espèce – qui est tout à fait naturelle, par  le jeu des mutations génétiques aléatoires -, qui apporte quelques  modifications morphologiques, mais qui ne forme pas de nouveaux organes,  qui n’invente pas de nouveaux systèmes au point de faire dériver la  faune et la flore passées et présentes d’une souche unique constituée  d’êtres unicellulaires, et enfin qui ne présente pas une évolution  progressive, mais défavorable ou plutôt neutre pour celle des paludines :  y a-t-il un avantage à avoir une coquille ornée plutôt que lisse ?
D’ailleurs, ces preuves d’évolution de détail soulignent l’absence de  preuves des grandes évolutions supposées. Il va de soi que les  innombrables formes intermédiaires, qui auraient marqué le passage du  protozoaire aux vertébrés supérieurs en passant par les invertébrés,  auraient dû laisser infiniment plus de traces fossiles que les petites  microévolutions… 
On a essayé de trouver, par exemple, un intermédiaire entre les  invertébrés et les vertébrés sous la forme de très petits animaux que  l’on dénomme protocordés, chez qui on reconnaît un rudiment de moelle  épinière le long d’une tige rigide ou corde dorsale, mais on ne connaît  aucune forme de passage entre les invertébrés et ces protocordés ni  entre ceux-ci et les vertébrés. La tentative de raccordement paraît bien  artificielle : à s’en tenir ainsi à une seule ressemblance anatomique,  ne devrait-on pas faire de la pieuvre le cousin sinon le père de  l’homme, compte tenu de la quasi-indenté de leurs yeux ?
Les évolutionnistes tiennent pour assuré que les poissons sont les  ancêtres des vertébrés qui peuplent les eaux, la terre et l’air : en  effet, certains poissons du Dévonien (ère primaire) nommés  crossoptérygiens, possédaient des nageoires pourvues d’un squelette, qui  auraient permis à leurs descendants de ramper hors de l’eau pour  s’adapter à la vie terrestre. Mais d’abord, si ces nageoires  apporteraient un avantage aux descendants, elles désavantageraient dans  l’immédiat les poissons qui s’en trouveraient affligés… On ne voit pas  comment la sélection naturelle aurait pu favoriser un handicap au profit  d’un avantage lointain ; elle l’aurait éliminé dès son apparition. Ou  alors il faut une fois de plus faire appel à un agent métaphysique, pour  ne pas dire surnaturel : une mystérieuse force évolutive… D’ailleurs,  les crossoptérygiens, qui ne constituent en somme qu’une forme de  passage, aurait dû disparaître logiquement il y a plusieurs centaines de  millions d’années… mais on a retrouvé au XXe siècle une espèce  parfaitement vivante : le coelacanthe. Il serait étrange de voir que  certains crossoptérygiens auraient donné naissance aussi bien à l’homme  qu’au serpent ou à l’écureuil, alors que d’autres ne changeraient pas  d’une écaille…
D’autre part, on a essayé de relier les mammifères aux reptiles en  recherchant parmi les reptiles éteints ceux dont le squelette ressemble  le plus à celui des mammifères ; mais il ne faut pas perdre de vue que  cette démarche, la seule qu’autorisent les fossiles, néglige des points  très importants par lesquels les mammifères se distinguent des reptiles ;  citons l’homéothermie ou système régulateur de la température interne  (le « sang chaud »), la viviparité avec le développement interne de  l’embryon, la lactation (production et régulation du lait), les phanères  (poils, sabots, ongles)…
L’arbre censé présenter la « généalogie » des espèces énonce clairement  l’hypothèse évolutionniste ; il reste encore à chercher les preuves qui  le confirmeraient. Or, par un singulier abus, on a fait de cet arbre la  preuve de l’évolutionnisme ! Une boutade de Jean Servier l’illustre bien  : « On peut tout aussi bien réaliser de pareilles chaînes évolutives à  partir des objets qui nous entourent et prouver que le bâton est  l’ancêtre du lit, en passant par le pliant, le tabouret, le fauteuil et  le canapé. » C’est absurde.
En résumant, nous pouvons dire que tous les embranchements animaux sont  présents, aussi différenciés qu’aujourd’hui, dès le début de l’ère  primaire. Puis chaque période voit l’un ou l’autre se multiplier, se  diviser en de nombreuses variétés et se stabiliser. A partir de l’ère  secondaire, les explosions démographiques se produisent surtout à  l’intérieur de l’embranchement des vertébrés et sont le fait d’espèces  de plus en plus complexes et perfectionnées. Toutefois, de nombreuses  espèces n’ont jamais évolué et survivent néanmoins à la sélection  naturelle. D’après la théorie évolutionniste, les progrès viennent d’une  évolution qui crée peu à peu, à partir les unes des autres, des espèces  de plus en plus perfectionnées. Or les espèces les plus perfectionnées  apparaissent brusquement et rien ne les relie aux espèces précédentes ;  de plus la paléontologie, nous venons de le voir, n’a découvert aucune  des formes intermédiaires qui devraient foisonner. Les très rares  exemples cités sont moins que discutables et on n’y trouve en tout cas  jamais l’ébauche d’un organe nouveau. Certes, l’absence de preuves  positives concernant l’évolutionnisme n’équivaut pas à une preuve  négative ; mais l’absence de preuves négatives ne peut tenir lieu de  preuve positive ! Enfin, l’évolutionnisme, impossible par divers  aspects, n’a  pas vraiment une base paléontologique sérieuse.
5) Le mécanisme de l’évolution
Lamarck imaginait que les êtres vivants se  modifiaient pour s’adapter aux conditions extérieures et que ces  modifications acquises et se transmettaient héréditairement. Il pensait  même que des organes nouveaux pouvaient apparaître ainsi. Mais on sait  maintenant que seuls peuvent se transmettent les caractères inscrits  dans le capital génétique (ADN, ci-contre). C’est pourquoi la théorie  actuellement reçue veut que des accidents affectent ce capital au cours  de la reproduction, que certains individus bénéficient par là de  mutations avantageuses, que les individus non pourvus de ces avantages  soient éliminés par la sélection naturelle et qu’il en découle en  définitive une évolution progressive.
On peut certes discuter de l’efficacité de la sélection naturelle  lorsqu’on voit tant d’animaux affligés de bois incongrus ou d’appendices  gênants. Et plus encore lorsque l’on dénombre les millions d’espèces  que la concurrence aurait dû éliminer, et notamment toutes celles qui,  venues intactes du fond des âges, n’ont ni bénéficié ni souffert du  progrès général.
Les accidents génétiques existent. Ils provoquent en général la mort de  leurs porteurs. Ils peuvent amener dans certains cas des modifications  ou mutations. Mais ces mutations sont beaucoup plus facilement  récessives que progressives : s’il suffit, par exemple, de bloquer un  seul nucléotide d’un seul gène pour décolorer une souris grise, il faut  en revanche « créer » 27 gènes, soit 27 000 nucléotides pour l’opération  inverse.
Les mutations ne peuvent donc porter que sur les caractères secondaires.  Seraient-elles plus importantes qu’elles ne pourraient se transmettre à  moi d’apparaître, par une bien étrange coïncidence, à la fois au même  lieu chez un mâle et chez une femelle.
L’apparition d’un organe ne pouvant donner un avantage que si cet organe  peut d’emblée exercer sa fonction, on ne peut envisager sérieusement la  croissance progressive, d’ailleurs jamais constatée, d’organes pas  encore complètement développés que la sélection ne pourrait qu’éliminer.  Une apparition brusque paraît tout aussi impossible.
Celle de l’Å“il aurait supposé, non seulement la formation soudaine d’un  organe très complexe et, qui plus est, monté en double en liaison avec  le centre optique, mais aussi un remodelage complet du corps  bénéficiaire : squelette, musculature, irrigation sanguine, innervation.
Et les mathématiciens, comme Georges Salet, estiment que le hasard n’a  pas eu le temps, depuis la création de la matière, de former un seul  organe nouveau.
6) La lignée humaine
Beaucoup d’évolutionnistes limitent leur ambition à  tracer une généalogie de l’homme qui ne prend un peu de consistance qu’à  partir de fossiles d’anthropoïdes. Ces anthropoïdes possédant en gros  les mêmes organes et la même structure générale que l’homme, on pourrait  penser à partir d’eux à une évolution limitée qui ne relèverait pas de  l’impossible évolutionnisme.
Avant de passer brièvement en revue nos ascendants supposés, il nous  faut jeter un Å“il sur les méthodes de datation fondées sur la  dégradation des atomes radioactifs ; par exemple, le potassium se  transforme en argon à une vitesse constante ; pour connaître  l’ancienneté d’une roche, il suffit d’établir sa teneur en ces deux  corps. Malheureusement cette méthode ne permet pas d’évaluer de dates  plus récentes qu’un million d’années environ. Le radiocarbone ou C14 se  décompose de même dans les corps organiques en carbone C12. Ces  méthodes, bien qu’admises par la science, présentent quelques limitates.  D’abord, la quantité de C14 n’était pas forcément la même à l’origine  que maintenant ; elle a pu varier au cours du temps en fonction de  divers facteurs . Ensuite, la vitesse de décomposition peut varier en  fonction des conditions physiques subies par l’échantillon étudié.  Ainsi, par exemple, certains rayonnements ou de hautes températures  modifient la vitesse de transformation du C14. De plus, cette méthode ne  permet pas d’être appliquée à des dates remontant au-delà de 50 000  ans. Entre le potassium-argon et le C14, aucune datation ne couvre le  million d’années qui aurait du apparaître les plus proches ancêtres de  l’homme ; on a essayé d’autres méthodes qui permettent d’établir une  chronologie relative mais assez confuse, qui se heurte à un bon nombre  d’incohérences . Il arrive ainsi qu’un événement daté de milliers  d’années par radiocarbone le soit de millions par potassium-argon !
Une spécialiste de la radio-chronologie, le docteur Marie-Claire Van  Oosterwuck-Gastuche, note que les âges indiqués dans les manuels (entre  225 et 70 millions d’années) ne reposent sur aucune mesure directe sur  les ossements, mais sur des estimations indirectes dépendantes des dates  officielles de l’échelle stratigraphique ; en fait, la stratigraphie  (qui détermine l’âge des couches de l’écorce terrestre) s’appuie sur les  fossiles pour dater les couches de terrain, et la paléontologie  s’appuie sur l’âge des couches géologiques pour établir son arbre  généalogique des espèces ! C’est un cercle vicieux… Les méthodes de  datations ne sont donc pas très fiables…
Mais d’abord, pour qu’un animal devienne un homme, il faut qu’il change  le nombre de ses chromosomes (le singe en a 48 et l’homme 46), ce qui  est absolument peu probable sans que cela provoque une anomalie.  Ensuite, on dit que le volume cérébral des premiers hominidés a augmenté  en fonction du développement de ses capacités intellectuelles. Or, le  cerveau d’Anatole France ne dépassait pas le volume d’un sinanthrope,  tandis que le cerveau de l’éléphant est plus volumineux que celui de  l’homme. La différence entre l’animal et l’homme n’est pas quantitative  (volume) mais qualitative : l’homme n’a pas un simple instinct mais une  volonté libre, une intelligence créatrice, capable de juger et de  raisonner ; volonté et intelligence sont d’ailleurs les facultés qui  distingue l’homme des animaux. A-t-on déjà vu un singe admirer un  coucher de soleil, faire des sacrifices pour un autre singe, avoir de  l’humour, prier, méditer, écrire, fabriquer des machines,  programmer…etc. ?
D’ailleurs, les facultés intellectuelles du petit d’homme ne se  développent qu’au contact et à l’exemple des adultes (à la différence  des enfants-loups…). Si une heureuse mutation avait pourvu un hominidé  de ces facultés, il n’aurait jamais pu les développer. On voit  d’ailleurs là qu’on est un homme ou on ne n’est pas, une lente «  hominisation » est impossible.
D’autre part, il est étrange qu’il ne soit rester aucun des hominidés  soi-disant ancêtres de l’homme, tandis qu’il reste des musaraignes dont  on dit qu’elles représentent le plus ancien ancêtre de l’homme.
Avant la fameuse « Lucy » découverte il y a environ 3 millions d’années,  on n’a trouvé que de rares débris fossiles. Elle fait partie des  australopithèques (sachant que pithecos signifie singe), dont on a cru  pouvoir attribuer l’invention du feu, mais les traces retenues étaient  en fait celles d’un incendie. On avait même créé un type  australopithecus prometheus du nom du mythique voleur de feu !
Vient ensuite l’homo habilis ; on a daté 1,5 millions d’années des  outils découverts sur le site où ont été retrouvés les débris de l’homo  habilis, mais la méthode potassium-argon donnait la date de la formation  de la roche et non celle de sa taille en outil ! Ces australopithèques  ne sont donc sans doute que des singes éteints depuis longtemps sans  descendance !
Vient l’homo erectus, comprenant deux célébrités : le pithécanthrope et  le sinanthrope. Voici l’histoire du premier : un Hollandais nommé Dubois  se rendit à Java en 1890, dans le but d’y découvrir l’homme-singe, le  pithécanthrope qu’avait inventé un biologiste de l’époque, Haeckel.  Moins de deux ans après, il l’avait trouvé. Ou plus exactement, il avait  trouvé sous la terre au fond d’un cours d’eau (donc une couche  indatable) un crâne de gibbon géant (singe) et, à 15 mètres de distance,  un fémur humain. Il reconstitua alors le « pithécanthrope », poils  compris (comment a-t-on pu d’ailleurs démontrer que la pilosité des «  hominidés » décroissait au fur et à mesure de leur évolution, avec pour  seuls indices quelques os… ?) Les choses se gâtèrent un peu lorsque  cinquante ans plus tard, Dubois reconnut avoir trouvé au même endroit,  non pas un, mais cinq fémurs, ce qui parut beaucoup même pour un  pithécanthrope. Il avait aussi découvert dans la même région, et  apparemment contemporains, des crânes humains . Néanmoins, le  pithécanthrope (ou homme de Java !) continue imperturbablement sa  carrière : on lui attribue tels outils, on enseigne son existence dans  les écoles… alors qu’il n’est qu’au début qu’une invention à partir de  preuves plus que discutables…
Après l’homo erectus, qui ne se résume qu’à une collection de crânes de  singes, vient un absent, si l’on peut dire, l’homme de Piltdown, dont  les restes se limitent à un crâne d’homme et à une mâchoire d’un singe  contemporain artificiellement vieillie … détenus au British Muséum !  Mais la fraude a été reconnue dans les années 50.
Quant à l’homme de Neandertal, connu par de nombreux squelettes, il  semblerait être une branche dégénérée de l’homo sapiens disparue sans  laisser de descendance, ce qui pourrait s’expliquer par un excès de  consanguinité, car les néandertaliens, peu nombreux, vivaient en petits  groupes, se mariaient entre eux et mouraient vers 20 ans environ, ce qui  n’est pas un indice de robustesse. Ils auraient vécu il y a 30 000 ans  environ.
En fin de compte, on ne peut raisonnablement attribuer à la lignée  humaine que l’homo sapiens et sa dérivation en impasse que constitue  l’homme de Neandertal.  Ce ne sont que des hypothèses qu’il ne faut pas  transformer en doctrine figée et incontestable par tous.
Conclusion
L’homme a raison de sonder son passé pour tenter d’y  découvrir la clef du présent dans le secret de ses origines. Les  évolutionnistes ont donc eu raison d’essayer. Mais ils ont tort de  s’obstiner : aucune des preuves, prises séparément, n’est vraiment  convaincante. On ne voit pas comment dix « preuves » boiteuses devraient  êtres tenues pour une preuve valide. Avec dix piliers bancals, on ne  fait pas un toit stable !
Mais comme nous l’avons vu en introduction, c’est souvent pour servir  leurs idéologies matérialistes que les hommes les plus influents croient  à l’évolutionnisme. C’est ce qu’on apprend à l’école. C’est le dogme  officiel. L’homme ? Un singe qui a réussi. Rien de plus.
L’évolutionnisme est également au service d’une idéologie, d’un mythe du  « progrès » qui décrit la lente montée de la vie et prend source dans  la philosophie des Lumières selon laquelle l’accroissement du savoir et  du pouvoir sur le choses va suffire à rendre l’homme meilleur : le mal  est identifié à l’ignorance, et l’acquisition du savoir, des  connaissances scientifiques et techniques, à un progrès humain. Le  temps, échelle chronologique, devient aussi une échelle de valeur : tant  qu’il y a changement, il y a amélioration. Dans cette optique, il  semble bien que le transformisme raisonne comme si l’ensemble des êtres  vivants ne constituait qu’un seul et même être vivant qui, en acquérant  au cours du temps des opérations nouvelles, verrait sa nature se  transformer, passant d’un type d’être considéré comme inférieur à un  type supérieur, le stade ultime étant « l’hominisation ». Cet amalgame  est absurde. L’évolutionnisme prouve le progrès, le progrès prouve  l’évolutionnisme.
D’ailleurs, le mythe du progrès trouve une apparence de confirmation  dans l’approfondissement des connaissances scientifiques et le  perfectionnement des techniques… Mais ces progrès proviennent seulement  du bénéfice que tirent les nouvelles générations de l’accumulation des  progrès de leurs ancêtres : nos prix Nobel, s’ils avaient vécu à  l’époque de Cro-Magnon, n’auraient fait rien d’autre que tailler des  silex. On peut d’ailleurs observer que l’homme est toujours capable  d’horreurs, comme les camps d’extermination.
Une conséquence de l’évolutionnisme est le fait que dès lors toute  l’éthique se trouve bouleversée et les plus graves déviations morales  justifiées. Par exemple, ce qui est accompli pour sélectionner et  améliorer les races animales est tout autant justifié pour la race  humaine… Il n’est pas jusqu’à l’homosexualité qu’un tel principe permet  de justifier, son existence étant avérée chez certains singes : ce n’est  donc que la « nature », même pas une « maladie ». Et ainsi de suite !  Il paraît qu’on veut même faire voter une déclaration des droits des  singes…Le problème est qu’on assimile ainsi l’homme à un animal de plus,  sur lequel on peut essayer autant d’expériences que sur d’autres  animaux –tel l’expérimentation sur des embryons humains.
Sources :
-Daniel Raffard de Brienne, Evolution : mythe ou réalité (Lecture et Tradition n°143-144, janvier-février 1989)
– Daniel Raffard de Brienne, Il n’y a qu’un seul Dieu (Chiré 2003)
– L’évolution… ou l’homme créé à l’image du singe (Savoir et Servir n°62, 1er semestre 1998)
– André Boulet, sm, La Genèse au risque de la science (2003)
– André Boulet, sm, Création et rédemption (C.L.D. 1995)
– L’évolution : le retour du débat (La Nef, n°170, avril 2006, pp. 22-32)
– Jérôme Lejeune, Lettre à Virginie (document inédit)
Bibliographie
Contre
– Michael Denton, L’évolution : une théorie en crise, réed. Champs-Flammarion, 1993
– Michael Denton, L’évolution a-t-elle un sens, Fayard, 1997
– Philipp E. Johnson, Le darwinisme en question. Science ou métaphysique ? Exergue, 1997
– Dominique Tassot, A l’image de Dieu. Préhistoire transformiste ou préhistoire biblique ?
– Daniel Raffard de Brienne, Pour en finir avec l’évolution, Perrin, 2004
– J. Flori et H. Rasolofomasoandro, Evolution ou Création ? éd. SDT, 1974
– Georges Salet, Hasard et certitude : le transformisme devant la biologie actuelle, Ed. Scientifiques St Edme, 1972
– Eric Latour, Génétique et évolution
– Hugues de Nanteuil, Sur les traces d’Adam, Nouvel aperçu sur les origines de l’homme
– Jacques Arthaud, Evolution et transformisme
Pour
– Pascal Picq, Nouvelle histoire de l’homme, Perrin, 2005 (Intéressant pour avoir un point de vue évolutionniste honnête).
– Jules Carles, Le transformisme, éd. Que sais-je ? 1970
– Jacques Monod, Le hasard et la nécessité, Seuil, 1970



